Le confort dans le monumental. Deux équipes d’architectes ont conçu les sept stations.
Par Ange-Dominique BOUZET — LIBERATION 15 octobre 1998
« Voûtes immenses, sols roses, élégance massive du béton poli. Météor rompt avec le misérabilisme du métro-boulot-dodo. En s’adressant à des architectes extérieurs (Bernard Kohn et Jean-Pierre Vaysse pour les six stations de la rive droite, Antoine Grumbach et Pierre Schall pour la station Bibliothèque-François-Mitterrand), la RATP a opté pour un transport urbain à valeur monumentale et pérenne.
Serre tropicale. Les grands principes d’aménagement de Méteor ont été posés, dès 1990, à partir d’une «charte architecturale d’ensemble», puis travaillés jusqu’au détail des luminaires ou des sièges, dans un souci conjugué d’adaptation fonctionnelle et esthétique. Cohn et Vaysse ont «pensé» le confort des voyageurs sur le plan tant physique (ascenseurs partout pour les handicapés) que psychologique: modulation des éclairages, couleurs prégnantes mais douces construisent une ambiance sécurisante. Les axes de circulation sont ouverts, des mezzanines permettent partout de visualiser les quais, dont la largeur atteint 7 m (contre 5 m dans le réseau classique). L’accent a été mis sur les matériaux nobles: bois serti de métal pour les sièges, fonte d’aluminium pour les luminaires. Les traditionnels carreaux de faïence sont remplacés par des modules de verre, striés et émaillés. Mais, plus qu’aucun revêtement, c’est ici le béton poli qui valorise le «génie civil» (le gros oeuvre). Morceaux de bravoure: les énormes voussoirs porteurs des stations Châtelet ou Madeleine, la serre tropicale de Châtelet, dont les ambiances lumineuses se nuanceront de l’aube au crépuscule, et le grand puits de circulation de Madeleine… »