Présentation

THÈME : – Idée, pensée qui constitue le sujet des propos d’une personne, le centre de ses préoccupations ; Ce sur quoi s’exerce la réflexion ou l’activité /…/ Dessin mélodique qui constitue le sujet d’une composition musicale et qui est l’objet de variations Dictionnaire « Le Petit Robert »

Et parce que la musique, bien plus que l’architecture, a fait de la composition une discipline systématique, l’architecture a beaucoup à en apprendre, notamment en ce qui concerne les thèmes et variations, les métamorphoses et les structures hiérarchisées…

Christian Norberg-Schulz L’art du lieu – Architecture et paysage, permanences et mutations  :
“Ce qui est important, pour l’architecte comme pour le romancier, c’est d’avoir un thème, une histoire à raconter.”
Herman Hertzberger – Construction moderne n° 112 – janvier 2003

quelques propos sur notre démarche :

Ber300dpi - copieLe travail actuel de l’atelier est à l’image de son histoire, d’abord appuyé sur la démarche sensible et militante de Bernard Kohn responsable puis associé avec Jean-Pierre Vaysse (depuis 1990) dans la conception des projets jusqu’à sa retraite en 2000. Ce travail est axé sur les espaces, équipements et lieux publics ; d’une manière générale sur les projets mettant en jeu la collectivité à des échelles multiples…

Cette orientation n’est pas exclusive mais exprime une certaine vision : – D’un rôle humaniste pour l’architecte, de la nécessité de sa participation comme un des acteurs importants dans la mise en concordance entre les objectifs sociaux, environnementaux, esthétiques et techniques du projet. – De l’architecture contemporaine comme un des vecteurs de l’expression renouvelée des potentialités culturelles et sociales d’une communauté…

La société d’architecture que nous avons créée en 1990 est dirigée depuis 2000 par Jean-Pierre Vaysse, et travaille toujours à des programmes très divers et principalement publics à des échelles et sur des sujets d’intervention variés. La rencontre avec des programmes et des maîtres d’ouvrage oriente souvent le travail d’une agence, son expertise dans un domaine lui apportant des projets qui la renforcent, c’est le cas actuellement avec les projets d’aménagement de lieux de transport, comme ce fut le cas avec les lieux du spectacle vivant et demain sans nul doute avec d’autres…
Pour nous, c’est d’abord la démarche qui peut s’appliquer à des programmes très différents qui caractérise notre conduite de projet qui cherche à chaque fois à : – Questionner, s’inspirer, se lier au contexte; questionner positivement le programme, dans la durée ;
– Proposer une architecture contemporaine ouverte sans posture formelle, sans gadget passéiste ou faussement innovant ;
– S’appuyer sur les avancées techniques récentes en intégrant les contraintes d’un développement soutenable  et les nécessités d’un fonctionnement harmonieux et évolutif ;
– Trouver dans les projets à contraintes techniques de haute complexité, le fil conducteur du projet global qui permet à chacun d’intervenir utilement pour le projet ; – Se servir des outils rendant le projet compréhensible pour tous et ouvert dans une démarche de projet global ;
– Chercher à faire partager et échanger notre savoir-faire, à la fois d’artiste et d’artisan, inscrit dans une démarche éco-responsable sur les formes, les matériaux et les projets que nous mettons en « œuvre »;
– Intégrer dans nos projets les attendus de la démarche de la haute qualité environnementale…

Tels sont quelques-uns des objectifs et des ambitions que nous nous fixons dans notre travail et que nous souhaitons partager…

Si notre travail est sans cesse soumis à des contraintes liées aux usages, aux contingences économiques et techniques, nous pensons que c’est également dans cette  » matière « , au contact de la réalité que nous devons intervenir. C’est dans un équilibre parfois difficile, celui du dialogue de l’ensemble des intervenants de la maîtrise d’œuvre et de la maîtrise d’ouvrage et si possible avec les usagers, que nous voulons trouver notre place pour œuvrer au projet commun.

Pour mémoire : Il faut d’abord savoir et savoir réaffirmer ce qui vient «avant nous», et que donc nous recevons avant même de le choisir, et de nous comporter à cet égard en sujet libre. Réaffirmer, qu’est-ce que ça veut dire? Non seulement l’accepter, cet héritage, mais le relancer autrement et le maintenir en vie. Non pas le choisir (car ce qui caractérise l’héritage, c’est d’abord qu’on ne le choisit pas, c’est lui qui nous élit violemment), mais choisir de le garder en vie… J. Derrida «De quoi demain…» E. Roudinesco / J. Derrida 2010 “Quoi que signifient l’espace et le temps, le lieu et l’occasion signifient davantage. Car l’espace à l’image de l’homme est le lieu, et le temps à l’image de l’homme est l’occasion.” … “Fais de tout un lieu, de chaque maison et de chaque ville un ensemble de lieux, car une maison est une petite ville, et une ville une immense maison.” Aldo Van Eyck   “Si nous avons besoin d’utopie, ce n’est pas pour rêver de la réaliser, mais pour nous donner les moyens de réinventer le quotidien » Carnet de route et de déroutes Marc Augé « Tout ce qui est vitesse – Ne sera que déjà passé ; car c’est ce qui séjourne – Qui seul nous initie. » Les Sonnets à Orphée – “ Nous dérivons”  Rainer Maria Rilke » Il faut dire, pour commencer, combien le métier d’architecte est complexe. L’architecte en tant que metteur en forme d’un projet est aujourd’hui un personnage pathétique : un personnage d’une autre époque. C’est dans ce sens que j’ai dit craindre le crépuscule de cette profession. Il s’agissait d’une provocation, naturellement, parce que l’architecture existera toujours. Ce que je crains surtout, c’est l’incompétence, la présomption, le manque d’amour pour ce métier. Ce métier est un métier de service, parce que l’architecture est d’abord un service. C’est un métier complexe parce que le moment expressif formel est – comment dire ? –un moment de synthèse fécondé par tout un contexte : l’histoire, la société, le monde réel des personnes, leurs émotions, leurs espoirs, leurs attentes ; la géographie et l’anthropologie, le climat, la culture de chaque pays où tu travailles ; et puis la science, l’art. Parce que l’architecture est un métier d’art, en tant que métier scientifique. C’est même là sa spécificité. «  Renzo Piano La désobéissance de l’architecte mars 2009 éditions arléa Traduit de l’italien par Olivier Favier 106-Herman-Hertzberger-800x440